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LES ESQUIMAUX

ivoire, en jade, affectent les formes retrouvées dans les fouilles assyriennes et égyptiennes.

Fait peut-être encore plus surprenant, ils ont résolu le problème de vivre sans feu, et assez confortablement, dans les températures si rigoureuses du long hiver boréal.

Ce n’est pas qu’ils soient incapables de faire prendre, sans recourir à nos allumettes chimiques, les matières inflammables. Ils savent faire jaillir l’étincelle de deux morceaux de pyrites de fer. Même ils conservent dans leurs
En costume de gala
demeures une lampe minuscule, dont la mèche, une touffe de mousse, alimente sa propre combustion dans l’huile de baleine blanche, de phoque ou de poisson. Mais, réduits à se trouver habituellement loin de tout combustible, ils en ont pris, pour ainsi dire, leur parti définitif. Aussitôt que les premiers froids ont formé les glaces et durci la neige, ils abandonnent leurs tentes coniques de peau de renne ou de veau marin, et bâtissent leur curieux iglou (maison de neige), allant ainsi au comble de l’ingéniosité humaine : faire servir le froid à les protéger contre le froid lui-même. Leur habileté et leur promptitude à construire l’iglou sont prodigieuses.

Voici de quelle façon s’édifie ce type caractéristique de l’architecture esquimaude. À l’aide du grand coutelas qui les accompagne jour et nuit, ils découpent des blocs carrés ou rectangulaires dans la neige ferme. Ces blocs, légèrement biseautés, se juxtaposent en cercle complet. D’autres cercles