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AUX GLACES POLAIRES

l’oubli les années d’apostolat remplies par quelques prêtres séculiers d’abord, par des légions d’Oblats ide Marie Immaculée, ensuite, et par les religieuses, leurs auxiliaires, dans les tribus de la nation sauvage la plus populeuse, la plus répandue, et, à certains égards, la plus attachante du Nord-Ouest : la nation des Cris.

Les Cris ne pénétrèrent pas dans le district du Mackenzie ; mais il formèrent la population principale des régions de l’Athabaska et de la rivière la Paix. Nous les avons vus déjà, mêlés aux Montagnais du lac Athabaska, et débordant les Castors des forts Vermillon et Dunvégan. Du fort Mac-Murray au lac la Biche, et de la rivière Athabaska à la Colombie Britannique, ils étaient, à l’époque de la création du vicariat d’Athabaska-Mackenzie, les maîtres du pays, laissant vivre à leurs côtés une poignée d’Iroquois, venus avec la Compagnie de la Baie d’Hudson, et un tronçon émigré d’une tribu Assiniboine.

La mission Saint-Bernard du Petit Lac des Esclaves marquerait à peu près le quartier central des Cris de l’Athabaska.[1]

De cette mission Crise de Saint-Bernard (ville de Grouard aujourd’hui), comme de la mission Castor-Crise de Dunvégan, son aînée, les Oblats allèrent fonder tour à tour les autres missions, toujours subsistantes : Saint-Antoine et Saint-Bruno du Petit Lac des Esclaves, Saint-François-Xavier du lac Esturgeon, Saint-Martin du lac Wabaska, Saint-Augustin de la rivière la Paix, Saint-Joseph de la rivière des Esprits, Saint-Vincent-Ferrier de la Grande-Prairie, Saint-Émile de Pouce-Coupé.,

À tous ces postes, se sont dévoués les Pères Lacombe[2],

  1. Le Petit Lac des Esclaves — petit, par comparaison avec le Grand Lac des Esclaves — mesure 120 kilomètres de longueur sur 12 à 16 de largeur. Placé entre les 55° et 56° degrés de latitude, à mi-distance des rivières la Paix et Athabaska, il se déverse dans celle-ci par la petite rivière des Esclaves. Plusieurs missions prospèrent maintenant sur ses bords. La première en date, comme en importance, est la mission Saint-Bernard.
  2. Il faut lire les deux, Vies du Père Lacombe ; l’une en anglais, The Black-Robe Voyageur, par Miss C. Hughes, Brigs publisher, Toronto  ; l’autre Le Père Lacombe, L’homme au Bon Cœur (son nom Pied-Noir), par une Sœur de la Providence, Le Devoir, Montréal.

    Le Père Lacombe fût le missionnaire célèbre entre tous du nord-ouest. Il appartint à la nation des Cris plus qu’à celle des Pieds-Noirs.