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LES PEAUX-DE-LIÈVRES

Il passa six mois de l’hiver, déjà commencé, avec le Père Séguin et le Frère Kearney. Le 20 mars, il partit à destination de son poste, au fort Norman.


Tout était à bâtir, à convertir, à créer.

Un maître d’école anglican, sustenté par un commis hostile, jouait au ministre, tout près de là ; et ses adeptes, des Esclaves, parents des protestants du fort Simpson, entravaient la bonne volonté des Peaux-de-Lièvres.



R. P. Ducot.
Nous ne pouvons, malgré l’intérêt que l’on y prendrait, suivre les années du Père Ducot, ses travaux, ses voyages dans son vaste district, ni même départager l’action des assistants qui lui furent successivement donnés, après dix-sept ans de solitude — Pères Gouy, Audemard, Gourdon, Andurand, Houssais, Frapsauce, — pour montrer comment de leur paganisme les Peaux-de-Lièvres passèrent à la ferveur de la foi ; comment aussi la hutte primitive de la mission Sainte-Thérèse se transforma en la jolie église, splendidement ornée d’aujourd’hui ; Dieu a compté, et le missionnaire contemple désormais, en Lui, ses propres mérites… De cette vie, de ce talent, de cette activité, qui n’eussent pas été indignes d’une paroisse immense, au centre d’une capitale, et qui se dépensèrent au salut d’une poignée d’indiens, entrevus rarement, et en groupes pitoyables, nous ne rappellerons que quelques faits, de nature, pensons-nous, à compléter le portrait que toute l’ambition de nos pages aura été de rendre : le portrait du missionnaire des pauvres.