Page:Duchaussois - Aux glaces polaires, Indiens et Esquimaux, 1921.djvu/349

Cette page a été validée par deux contributeurs.
336
AUX GLACES POLAIRES
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

Ils prenaient le vertige là-haut. Et nous, à monter et descendre cela avec nos pieds seulement, nous grandissions dans leur estime d’au moins cent coudées ! »


Les Sœurs Grises — Sœurs de la Charité de l’Hôpital général de Montréal — arrivèrent à leur maison du Nord, le 28 août 1867.


Couvent de N.-D. de la Providence

Le 30 novembre, le Père Grouard écrivait à Mgr  Taché :


Permettez-moi de vous dire ce que j’ai à l’idée, touchant la venue de ces bonnes chrétiennes à la Providence. Sans mentir, je ne suis pas sûr de ne point faire un rêve, quand je vois ce couvent et les sœurs logées dedans. Je n’en reviens pas de la sainte audace, de la divine folie qu’ont eue ceux qui ont donné l’impulsion, et ceux qui ont exécuté l’entreprise. Jamais je n’avais cru la chose faisable ; et, bien que je susse que Monseigneur Faraud était allé les chercher au lac la Biche, je n’osais compter sur la réalisation de ce projet. Encore à présent, bien qu’il y ait trois mois qu’elles sont ici, en personne, je me frotte les yeux pour me convaincre que je suis bien éveillé, et je crains d’être sous l’impression d’une illusion qui me captive. Quand j’y réfléchis, je crois que, si j’étais athée, je serais forcé de reconnaître un Dieu ; si je me défiais de la Providence, je serais forcé de me jeter entre les bras de la souveraine bonté, en voyant le courage et le dévouement de ces quelques femmes. Car vraiment