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AUX GLACES POLAIRES

de la prairie, une pléiade de villes magnifiques : Moncton, Rimouski, Lévis, Trois-Rivières, Nicolet, Saint-Hyacinthe, Montréal, Valleyfield, Ottawa, Pembroke, Kingston, Toronto, North-Bay, Sudbury, Saint-Boniface, Winnipeg, Calgary, Regina, Saskatoon, Prince-Albert, Battleford, Edmonton, Kamloops, New-Westminster ; et, de l’une à l’autre de ces villes, jaillir de toutes parts une floraison de villages, brillants d’avenir.

Ce que le voyageur ne remarque pas, tant elle s’est effacée déjà, c’est l’empreinte des races qui ont fait place à celles d’aujourd’hui.

Ce que rien ne lui apprendrait plus, c’est que la France trouva cette immensité uniquement peuplée de nations sauvages, comptant alors, les principales du moins, des millions d’individus, et réduites maintenant à des groupes chétifs, menés eux-mêmes par une décadence fatale à l’anéantissement complet.

Ces nations étaient, de l’Atlantique aux montagnes Rocheuses : Les Hurons-Iroquois, les Algonquins, les Sioux, les Pieds-Noirs ; et, des montagnes Rocheuses au Pacifique : les Tsimpianes, les Haïdas, les Kwakwilth, les Séliches, les Koutenays.


Pourquoi vont-elles mourir ?

Sans oser comparer nos vues bornées aux insondables desseins de Dieu qui appelle les peuples à la vie et les en retire, pour livrer la place qu’ils occupaient à d’autres peuples, destinés à grandir et à disparaître à leur tour, nous pouvons reconnaître que, lorsque la France se présenta, les Peaux-Rouges étaient affligés des premiers signes précurseurs de la fin des nations particulières, comme ils le seront de la fin du monde entier : surget gens contra gentem. Les tribus se faisaient une guerre sans quartier.

Champlain trouva l’Amérique dans les batailles, et dut se ranger lui-même, avec les Hurons et les Algonquins, contre les Iroquois armés par l’Angleterre et la Hollande. On sait quelles exterminations ces Iroquois portèrent dans les camps de leurs ennemis, avant de s’égorger entre eux.

La corruption de quelques libertins, injectant son venin au cœur de ces enfants de la nature, acheva de les tuer.