Page:Duchaussois - Aux glaces polaires, Indiens et Esquimaux, 1921.djvu/300

Cette page a été validée par deux contributeurs.
287
LES COUTEAUX-JAUNES

Le Grand Lac des Esclaves, Great Slave Lake, (Le Grand Lac des Mamelles, Ttchou-T’ oué, pour les Indiens), doit son nom européen à une tribu que les premiers explorateurs, Hearne en 1772 et Peter Pond en 1780, trouvèrent sur ses bords, et qui fut refoulée depuis vers le nord, à l’exception d’un petit groupe qui végète encore à l’embouchure de la rivière au Foin : la tribu des Esclaves.


Trois missions à poste fixe occupent le Grand Lac des Esclaves :
Le Docteur Rymer,
noble praticien, venu d’Angleterre pour se donner aux plus pauvres de la terre. Mort au Fort Résolution, victime de son dévouement.
Bienfaiteur de la mission.
Saint-Joseph du fort Résolution pour les Couteaux-Jaunes, Sainte-Anne du fort Rivière au Foin pour les Esclaves, et Saint-Michel du fort Rae pour les Plats-Côtés-de-Chiens. Leur situation formerait un triangle presque isocèle, avec le fort Rae, au fond de la baie du nord, pour sommet, et le fort Résolution et la rivière au Foin pour extrémités de base. C’est dire quelles étendues d’eau ou de glace doivent affronter les missionnaires, pour se visiter. De ces trois missions-mères, ils se dispersent par toutes les baies et par tous les bois

    granitiques atteignant quelquefois des proportions de montagnes, bubons figés de l’éruption terrestre, qui empêchèrent ces fonds d’anciennes mers de retourner aux océans. L’on observe, dans les rochers des rives nord, des veines de quartz qui annoncent d’inconcevables richesses minières.

    Les îles de l’est et du grand bras du Lac des Esclaves sont de même granit tourmenté. Coiffées de verdoyants sapins et chaussées de l’écume des flots, elles composent des beautés qui ne lassent jamais.