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AUX GLACES POLAIRES

Croisé, Laffont, Bocquené, Riou, Le Treste et Mgr  Joussard.

Le missionnaire des Cris a été, depuis 1875, le Père Le Doussal.

Du journal que ce dernier rédigeait, comme supérieur de la mission, en 1908, nous citerons un passage à l’honneur de Notre-Dame de Lourdes, que les Oblats de la Nativité ont toujours regardée comme « la divine missionnaire » priant et travaillant avec eux :


18 juin : Incendie de la vieille maison, qui servait de hangar, par suite de l’imprudence d’un engagé qui y était allé la nuit, et avait jeté l’allumette qui l’avait éclairé. Une heure après, toute la bâtisse n’était qu’un vaste bûcher. Pour comble d’alarme, la grande maison que nous habitons ne tarda pas à être atteinte et à flamber partout en haut du pignon ouest et du toit ; tout semblait perdu, parce que les moyens de sauvetage ne permettaient pas d’arriver jusque-là. Au milieu de l’épouvante générale, on fit à Notre-Dame de Lourdes un vœu par lequel on s’engageait à célébrer en son honneur une neuvaine de messes et à faire autant de communions qu’il y avait de frères et de religieuses à la mission ; et, chose inexplicable, moins de deux minutes plus tard, le feu s’arrêtait et, un quart d’heure après, tous les dangers étaient conjurés. Les pertes ont été sans doute assez considérables ; malgré cela, elles n’ont été rien en comparaison du désastre qui menaçait notre maison, l’église et le couvent. Tout devait y passer.


Deux des missionnaires de l’Athabaska-Mackenzie doivent trouver leur place d’humble relief en ce chapitre des Montagnais : l’un, le Père Eynard, parce qu’il repose au cimetière du lac Athabaska ; l’autre, S. G. Mgr  Grouard, parce que la Nativité fut le berceau de sa vie religieuse, et que, devenu évêque, ce fut à cette mission qu’il donna les premières et peut-être les plus tendres sollicitudes de son âme.



Le Père Eynard (1824-1873)


Germain Eynard, né à Gênes, en 1824, était un converti. Si sa foi n’avait pas sombré, elle avait du moins subi une entière éclipse, pendant ses études à l’Université et à l’École polytechnique. Ses examens lui valurent des diplômes de