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rivière la Paix, jusqu’aux montagnes Rocheuses, et sur le fleuve Mackenzie jusqu’à l’océan Glacial.

Chaque fort-de-traite de l’Athabaska-Mackenzie envoyait au Portage la Loche deux barges, chargées des retours des pelleteries de l’année. Ce long voyage — deux mois, depuis Good-Hope — demandait un gros équipage pour faire la touée des barques, contre le courant, toujours rapide, du fleuve Mackenzie, de la rivière des Esclaves, de la rivière des Rochers, de la rivière Athabaska et de la rivière Eau Claire enfin, laquelle aboutissait au Portage la Loche.


Chez eux, dans les bois.

Pendant plus d’un mois, le Portage devenait une Babel fourmillante de toutes les races et de toutes les tribus. Il y avait des Cris, des Sauteux, des Maskegons ; tous de la nation Algonquine, et venant de l’est ou du sud. Il y avait des Loucheux, des Peaux-de-Lièvres, des Esclaves, des Flancs-de-Chiens, des Couteaux-Jaunes, des Castors, des Montagnais, des Mangeurs de Caribous : tous de la nation Dénée et venant du nord. Parmi ces Peaux-Rouges, allaient et venaient quelques commerçants affairés.


En cette année de grâce 1845, la foule du Nord était plus nombreuse que jamais, car ayant appris que « l’homme de la prière », « la robe noire », « le priant Français »,