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LA LUTTE POUR LA VIE

fion de la Foi et de la Sainte-Enfance, secours instables de la charité privée, les missions du Nord, avec leurs deux orphelinats-hôpitaux, vécurent jusqu’en 1899.

À cette date, le gouvernement canadien offrit aux sauvages de l’Athabaska, et, l’année suivante, aux tribus voisines du Mackenzie, une sorte de traité, aux clauses duquel les Indiens abandonnaient certains droits sur leur terrain. Des compensations que proposait le gouvernement, la principale était une allocation en faveur des écoles, allocation déterminée pour un nombre d’enfants fixé d’avance.

Ce fut le signal de la grande marche.

Couvents, orphelinats, hôpitaux, pensionnats, écoles rurales se multiplièrent. Le Mackenzie compte aujourd’hui six de ces établissements, confiés aux Sœurs Grises ; et l’Athabaska huit, confiés aux Sœurs de la Providence.[1]

Mais aussi, comme il en a été depuis la fondation de l’Église par Notre-Seigneur, le zèle des apôtres de l’Extrême-Nord a devancé démesurément leurs moyens d’action ; et voilà comment il se trouve que le problème de la subsistance des œuvres, loin de se résoudre, s’est compliqué, et que jamais les missionnaires ne se sont vus chargés de tant de soucis.

Mgr Grouard, ne parlant que de son vicariat d’Athabaska, écrivait, en 1905 :

Le nombre des enfants dans nos écoles est de 312, y compris les 18 de l’école du Père Josse. Le gouvernement donne des subsides pour 100 enfants sauvages. C’est la même somme accordée aux écoles du Manitoba et du Nord-Ouest, sans tenir compte de l’énorme différence des situations, et, par conséquent, elle est de beaucoup insuffisante. Cependant nous sommes heureux d’obtenir ce secours, sans lequel on n’aurait même pas songé à fonder les trois nouveaux couvents. La Propagation de la Foi, la Sainte-Enfance, quelques revenus et le travail de tous permettent de soutenir ces œuvres.


Le travail de tous.

Ces simples mots de l’humble prélat, sur lesquels glisserait si rapidement la lecture, entr’ouvrent, sous nos

  1. Ces deux congrégations de religieuses, incomparables de dévouement et également dotées de belles vocations, ont été fondées au Canada : les Sœurs Grises en 1737, les Sœurs de la Providence en 1843.