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nous pûmes gagner un peu de chemin. Vers neuf heures du matin nous aperçûmes les côtes de Dover qui sont coupés perpendiculairement à la mer et blanche comme de la neige ; elles sont en effet composées de craie ou de plâtre blanc. Nous nous en approchâmes, et vîmes Dover dans le fond d’une petite baie. Elle nous parut être une petite ville élégamment bâtie entourée par les collines blanches dont je viens de parler. Il y a aussi sur l’une des collines auprès de la ville, un superbe chateau, et un peu plus loin un Phare ; et de larges plaines qui s’étendent au Nord-Ouest et qui nous parurent bien cultivées tout le monde connait l’antiquité le cette ville et combien s’y rattachent de souvenirs. C’est là que débarqua la nombreuse armée qui apportait des chaînes aux bretons jusqu’alors libres et fiers : ce qui traça le chemin à ces hordes de barbares féroces qui inondèrent successivement le Sol Britannique et le rougirent de sang. Nous pouvions facilement d’où nous étions découvrir Calais sur la Côte de France et située précisément en face de Dover. Nous éprouvâmes tous une vive émotion en apercevant la patrie de nos ancêtres. En peu de temps nous nous rendîmes vis à vis de Deal, autre petite ville à sept ou huit milles de Dover et située sur un terrain plat et sablonneux. Comme le vent était contraire à notre route et la marée contre nous ; nous mouillâmes devant la ville que nous pûmes contempler à notre aise. Elle ne contient que huit mille âmes dont la principale occupation est la pêche. Cette place est célèbre comme étant