Page:Ducharme - Journal d’un exilé politique aux terres australes.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.

res du soir, comme la nuit était très obscure et pluvieuse nous vinmes presqu’en collision avec un navire qui venait à notre rencontre à pleine voile. Le choc eût été terrible et aurait produit la ruine de l’un et l’autre vaisseau. Heureusement que l’autre navire nous découvrit et hissa une lanterne. Un officier de l’équipage fut déchu de sa place pour ne pas avoir placé un homme de garde sur l’avant tel qu’il avait un ordre de le faire.

le 16 le temps changea ; le ciel s’éclaircit et le vent se rapprocha du Sud de quelques points. Latitude 48° 30′ Longitude 13° 30′ Ouest.

le 17 le ciel fut couvert de gros nuages ; et le vent soufflant du Sud-Est, se trouvait un peu opposé à notre route. Le temps était frais ; nous vîmes beaucoup d’oiseaux, ce que nous n’avions pas vu depuis longtems. Cela nous fit croire que nous n’étions pas éloignés de terre ; nous nous pensions même dans le chenal de la manche.

le 18 temps couvert ; vent Sud-Ouest soufflant avec violence. Nous apprîmes à notre grande satisfaction que nous étions entrés dans l’embouchure de la manche. Nous nous réjouissions tous de pouvoir dans quatre à cinq jours, mettre le pied sur le rivage. Nous vîmes plusieurs vaisseaux et un grand nombre de canards plongeur autour de nous. La première pointe de terre Anglaise qui s’offrit à nos regards, fut Lezard Point à l’extrémité méridionale de l’Angleterre. Nous nous avançâmes rapidement pendant la nuit.