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tretenaient des correspondances avec leurs semblables dans Sydney, que les premiers envoyaient les effets qu’ils volaient dans l’intérieur afin que ceux-ci en disposassent et leur envoyassent de l’argent.

Je n’ai que faire de marquer ce qui leur arrive quand ils sont pris. Car les lois n’ont aucun égard pour eux et leur moindre châtiment est l’exil pour la vie dans les fers. Doit on s’étonner de semblables faits dans un Pays où la population actuelle est de cent soixante à cent quatre-vingt mille âmes, et dont soixante mille consistent en ce qu’il y avait de plus vil, de plus démoralisé, et de plus méchant dans la Grande Bretagne et ses Colonies. C’est-à-dire quarante mille hommes et quarante mille femmes constituent la Colonisation primitive de ce Pays et la plupart d’eux, loin de s’être corrigés se sont endurcis davantage au crime et ont constamment enchéri sur leur brigandage. Le petit nombre de ceux qui ont voulu se bien comporter forme aujourd’hui la portion la plus riche de la Colonie. Sydney contient une population de trente mille âmes ; elle est bâtie sur le Port Jackson, à neuf milles de son embouchure. Le port est un des plus beaux et des plus sûrs qu’il soit possible de trouver. Les vaisseaux n’y peuvent rien craindre.


fin des remarques