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d’un exilé

capacité de ces brigands qui les arrêtent et qui les dépouillent de tout ce qu’ils possèdent, chevaux, argent, montre, et habits mêmes. Et s’ils opposent la moindre résistance ils sont souvent tués sur le champ, et toujours blessés, car ces brigands sont constamment armés. Souvent ils vont pendant la nuit assaillir la demeure de citoyens paisibles, la pillent et enlèvent tout ce qu’ils peuvent, ne comptant pour rien le meurtre pour repousser la résistance. Quoique les lois soient très sévères à leur égard, et la Police très puissante, néanmoins les bois sont infestés de ces brigands ; et il est absolument dangereux de voyager dans l’intérieur et même d’y habiter. — Bien plus on n’est jamais même en sûreté dans les rues de la ville. Quelquefois un homme viendra à votre rencontre ou vous rejoindra sur la route sans manifester aucune mauvaise intention à votre égard ; liera même conversation avec vous, et, s’il trouve un moment favorable, il vous frappera à l’instant où vous y songez le moins, soit avec un bâton, ou un couteau qu’il aura dans la main, vous couchera bas, vous enlèvera ce que vous avez et s’enfuira. Ceci est fort souvent arrivé dans la ville et tous les jours encore et plusieurs fois le jour ces détestables scènes se renouvellent. Sydney est le repaire de la plupart de ces voleurs de grand chemin, qui ont l’audace de se déguiser et de se promener publiquement dans les rues au milieu des hommes de la police et des autres citoyens ; ils ne sont presque jamais découverts. Il a été plusieurs fois reconnu que les misérables de l’intérieur en-