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D’UN EXILÉ

pour obéir à la main qui les tire ; car plus ils opposeraient de résistance plus ils souffriraient ; et chose assez singulière, c’est qu’aussitôt qu’ils sont sur le vaisseau, on peut les laisser se promener libres sur le pont du vaisseau sans qu’ils fassent aucune tentative pour s’envoler. La chair n’est pas bien bonne à manger ; elle goûte un peu le poisson.

Du 19 au 31 nous eûmes des vents variables, et de la pluie de temps en temps. Nous vîmes aussi beaucoup de baleines autour du vaisseau. Notre courage se ranimait à mesure que nous approchions de notre destination.

Le 1er Février jusqu’au 5 nous eûmes de gros vents Sud-Ouest. La mer tombait par énormes volumes sur le bâtiment. Nous rencontrâmes un Baleinier-Américain qui faisait la pêche à la baleine. Nous vîmes aussi des légions de Poursils autour du vaisseau.

Le 6 et 7, il fit un fort vent d’Ouest accompagné de pluie. Nous nous attendions de voir les Côtes de Van Diémen bien prochainement.

Le 8, gros vent et temps couvert. Dans l’après-midi, nous découvrîmes la terre désirée de Van Diémen, qui était la place nous devions débarquer nos compagnons d’infortune du Haut-Canada. Nous longeâmes les Côtes Sud de cette Île, afin de rentrer dans la Rivière Derwent, au fond de laquelle est bâtie Hobart-Town où nous devions arrêter.

Le 9 le vent venait de l’Ouest et soufflait avec impétuosité. Il se trouvait contraire à notre