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MÉDITATION

Pour Stanislas de Guaita.


Quand le Sage, gardé par les indifférences,
Rêve l’isolement d’un calme piédestal,
Autour de lui surgit de l’Abîme natal
L’enchantement des fugitives apparences.
 
Par le chemin des sens, qu’elles ne savaient plus,
S’offrant toutes avec un chant d’épithalame,
Elles marchent à la conquête de son âme,
Pour l’enchaîner de fleurs au loin des cieux élus.
 
Et les voici, parfums câlins, dont la nuée
S’exhale impénétrable aux lumières d’en haut,
Les voici, chœur berceur, dont la langueur prévaut
Contre la voix d’en haut qui lutte exténuée.