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LE SANG DES ROSES

Pour Gabriel Randon.


On a cueilli, dans un beau songe émerveillé,
Un radieux bouquet de roses printanières,
Que des belles d’aurore, aux exquises manières
Des temps évanouis, fleur à fleur ont pillé.
 
En songe on a cueilli des roses printanières.
 
Des gouttes de rosée ingénuement tremblaient
Au cœur à peine ouvert de chacune, et semblaient,
Pour les belles d’aurore, aux exquises manières,
L’animer d’un joli regard émerveillé.
 
On a fait un bouquet de roses printanières :
Des belles qui passaient, fleur à fleur, l’ont pillé.