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On s’en va, deux à deux, sans étreinte,
Sans cueillir un lambeau de dentelle,
Écoutant tout rêveur, mais sans crainte,
Le bruit sourd de son cœur qui pantèle.
 
Pour défaillir, ne faut-il pas qu’on oublie
Le triste éveil d’une ancienne folie ?
 
Dans la salle de bal nue et vide
Reste seul un bouquet qui se fane,
Pour mourir du même jour livide
Que l’espoir des danseurs de pavane.
 
L’éclat falot de la bougie agonise,
À l’infini, dans les glaces de Venise…