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LE MAUVAIS CHEMIN


Le chemin, tu le sais, se désole bien vite :
Tous deux naguère, avec d’autres qu’on ne dit pas,
Et dont nos yeux pensifs reconnaîtraient les pas,
Nous l’avons parcouru tant de fois, et si vite !

Il y pleure des voix, que jamais on n’évite,
Chaque sourire évoque un songe du passé !
Voici revivre en nous un poème effacé,
Au refrain de regret, que nulle âme n’évite.

Mais aujourd’hui, l’illusion qui ne meurt pas,
Épanouit ses fleurs magiques sous tes pas,
Et jette son appel dans le vent : « vite, vite ! »

Il le faut : Nous irons, comme par le passé,
Vers l’horizon de rêve, où mon regard évite
La vision d’un souvenir mal effacé.