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II


Nos pensers, nos désirs, nos fougues sont les mêmes,
Nous nous enveloppons de longs regards vainqueurs,
Dans un concert d’amour triomphal, nos deux cœurs
Chantent à l’unisson si je t’aime tu m’aimes.
 
Nous nous sommes conquis l’un l’autre inassouvis :
Soyons éperduement un seul être, qui plonge
Affolé d’infini, dans l’abîme d’un songe
Extatique, où l’esprit et la chair sont ravis.
 

III


Nos jours de joie auront de tristes lendemains
Que mieux vaut ignorer à jamais ; si tu l’oses,
Dans notre chambre, un soir, les fenêtres bien closes,
Nous épandrons des tubéreuses, des jasmins,
Des lis, des lilas et des grappes de glycine :
Dans l’ombre leur senteur énervante assassine.