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TROTTINS

Les fillettes aux yeux polissons,
Les trottins s’en vont par les rues
Dévisageant les beaux garçons,
Et les vieux chauves à verrues.
 
Dans les plumes ou dans les fleurs,
Les modes, la parfumerie,
Elles ont même effronterie
Et même gamme de pâleurs.

Toujours sur leurs poitrines maigres
Se meurt un bouquet de deux sous :
Mêmes dessus, mêmes dessous,
Parfumés d’étranges vinaigres.

Elles rêvent, à l’atelier,
De vouer leur beauté du diable,
À la cascade irrémédiable
En cabinet particulier.