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comte de Durtal, qui, d’une fille de La Rochefoucaut, sa femme, eut Charles d’Espinay mort sans enfans, et Francoise d’Espinay, femme de Henry comte de Schombergh, père du duc d’Halluyn. Sur la frise de ceste porte il y a en lettres taillées :

Custodit leo quos vinelis amor alligat arctis.

C’est ce Jean et ceste Marguerite dont les chifres sont partout là.

Les armes d’Espinay sont d’argent à un lyon rampant de gueules coupé sur sinople, coronné, armé, lampassé et à queue nouée de l’un et de l’autre. Pour tymbre, une coronne de marquisat, érigé dez le temps de Charles VIII. Ces armes se voyent là solitaires, et aussy avec leurs alliances, a scavoir : parties de vair, d’argent et de gueules, qui est Durtal, le tout coupé sur un facé d’argent et de gueules de 10 pièces (qu’ils disent avoir esté de 8 seulement et de Hongrie), au lyon de sable morné (qu’ils disent estre d’Estouteville}, et sur le tout, de gueules à besans d’or, qui est Mathefelon, maison esteinte en celle d’Espeaux qui en eut Durtal, — Voyez le Traité-d’Anjou et la Généalogie de Rieux[1]. —

La sale de M. de la Trimoüille estoit tendüe d’antique tapicerie de l’histoire des comtes de Montfort la Cane, dont il est seigneur. Un comte de ceste maison tua un dragon, ainsy qu’il est la représenté et que veulent ceux qui historient sur leurs armes qui sont d’argent à la croix ancrée de gueules guivrée (dragonnée et aboutée de testes de serpens) d’or.

Le seigneur d’Espinay doibt le bourreau du présidial de Rhennes, et est chanoine né de la cathédrale de St-Pierre de Rhennes[2].


III
Chemin de Rhennes à Dol par Hedé et Combourg

D. Rhennes à Dol[3], 10 lieues du pays. La moitié chemin est Hedé[4], gros bourg qu’ils appellent ville, à cause qu’elle a autrefois esté murée, et y avoit chasteau dont le circuit reste encor tout muraillé, ayant veüe sur une trés-belle et large vallée. — Il estoit tres fort à coups de trait. — Il commande sur la petite rivière qui, commançant demi lieue au dessus de Hédé, comme un petit ruisselet marescageux, influe dans l’estang qui costoye le fauxbourg de Hedé, d’où sortant, elle tombe en un profond et estroit vallon, le long du fauxbourg et bourg de Hedé, où elle fait moudre 7 moulins de suite, et passe enfin au pié de la pointe élevée où le chasteau est planté ; puis ruisselant à travers de ceste grande vallée boisée, passe à Tintiniac[5] et tombe en la riviére de Linon[6].

  1. Autres ouvrages mss. de Dubuisson. La généalogie de Rieux qui est jointe à l’itinéraire de Bretagne, n’offre rien de remarquable et ne différe point sensiblement de celle du P. Anselme. Vide supra p. 6, note 3.
  2. Vide supra p. 15, note 4.
  3. Ch. l. de cant. arr. de St Malo, I. et V.
  4. Ch. l. de cant. arr. de Rennes ; sénéchaussée royale. V. « Grandes seigs de Hte Bret. : Hedé, chatelenie » (Soc. archéol. d’I.-et-V., XXII, 1894, p. 239).
  5. Tinténiac, ch. l. de cant. arr. de St Malo, [-et-V.
  6. Petite rivière qui naît dans l’étang de Combourg et se jette en Rance près d’Evran.