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Argentré au chapitre de Rhennes ; les sépultures de ceste maison et de plusieurs de celle de Laval, et autres, que vous verrez dans nos Kalendriers des Eglises de Rhennes[1].

Il y a, à ceste heurc, de plus, St Melaine[2], de la fondation du Roy Salomon, ce dit Argentré ; abbaye belle de Bénédictins partie réformés, avec beaus jardins et promenoirs, apartenant au cardinal de la Vallette[3], avec raport de douze mil livres de rente ; et devant la porte est plantée la quintaine[4], à laquelle venoient tous les ans, au Carnaval, frapper les mariés de l’année, avec peine de mésestime et punition ridicule et honteuse à celuy qui faisoit mal à rompre ou à frapper dedans. La course de la quintaine de St Melaine a esté deffendue et abolie depuis que la réforme a esté introduite en l’abbaye. Il y en avoit à Nantes, — Voyez nostre ms. de Blanchart, p. 8[5]. —

Aprez eux, les Filles de la Visitation[6], qui sont mitigées comme à Vennes ; puis les Carmelines[7], les Capucins[8], les Minimes[9], tous nouveaux bastis,

Le prieuré de St Cyr[10], au bout du fauxbourg de la Perriére, a un prieur commendataire qui y a mis religieuses Bénédictines du Calvaire. ;

La chapelle ou prieuré de Ste Anne[11], qui est comme un hospital.

La chapelle St Michel[12] du chasteau.

La chapelle St Denys[13] dans 1a ville, et joignant icelle, l’hospital St Yves[14], fort beau et renté, dans ville, pour les pauvres vieillards et infirmes.

Et dehors, à la portée du canon, au midy de la ville, est la Sanita[15] ou lazaret et maison de santé pour les pestiférés, dont il y avoit quelque centaine au mois de septembre 1636, Et le hameau où cela est s’appelle Cluné[16], dans lequel maisme, a une canonnade de la Santé, est le temple des huguenots, avec une petite lanterne et une cloche que, par defense de la police, ils ne sonnent point. Ils ne sont pas plus de deux cents en la ville, et n’y a point de gens de aulte qualité parmi eux.

  1. Ouvrage de Dubuisson, qui ne nous est pas parvenu.
  2. Gall. christ. XLV, col. 768 ; — « Pouillé, histor. de Rennes », II, p. 33 — M. de la Borderie : « Annuaire de Bretagne, 1861 », p. 403 — « Hist. inédite de l’abbaye de St Melaine », par Dom Lubineau (Bibl. nat., ms. du fonds des Blancs Manteaux)
  3. Louis de Nogaret de la Valette, fils du duc d’Epernon et de Marguerite de Foix, archev. de Toulouse, abbé de St Melaine en 1637.
  4. V. « Du droit de Quintaine », par M. Rosenzweig (Soc. polymath. du Morbihan, 1858) ; — « Indice des droits royaux et seigneuriaux », par Francois Ragueau (2e edit., Paris, 1600) ; — « Glossaire du droit français », par Eusébe de Lauriére ; — « Droits et redevances bizarres au moyen âge : la quintaine et le bouhourdage », par M. A. de Barthélemy (Revue de Bret. et de V., 1858, 1er semestre, p. 531} ; — « Les droits et redevances du seigneur de la Ballue », par M. l’abbé Guillotin de Corson (Récits de Bretagne, I, p. 264). A Nantes, la quintaine se courait en bateau.
  5. Ms. perdu. Vide supra, p. 5, note 10.
  6. V. « Pouillé, histor. de Rennes », III, p. 243.
  7. V. « Pouillé, histor. de Rennes », III, p. 193.
  8. V. « Pouillé, histor. de Rennes », III, p. 317.
  9. V. « Pouillé, histor. de Rennes », III, p. 160.
  10. V. « Pouillé, histor. de Rennes », III, p. 584 et III, p. 184.
  11. V. « Pouillé, histor. de Rennes », III, p. 331.
  12. V. « Pouillé, histor. de Rennes », II, p. 721.
  13. V. « Pouillé, histor. de Rennes », I, p. 244.
  14. V. « L’Hôpital St Yves de Rennes », par le Comte X. de Bellevue (Rennes, Plihon et Hervé, 1895).
  15. Lire : le Sanitat. V. « Pouillé, histor. de Rennes », III. p. 337.
  16. Clunai, dans le plan de Rennes du XVIIIe s., dédié au Bon de la Bove, intendt de Bretagne. La bonne forme est : Cleusné. V. « Anciens registres paroissiaux de Bretagne : Eglise protestante de Cleusné », par M. l’abbé Pâris-Jallobert (Rennes, Plihon et Hervé, 1890).