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DE CANDÉ A RENNES, PAR CHATEAUBRIANT ET BAIN

romaine[1], comme nous dirons cy-aprez ; ou bien prendroit par devers Pouancé[2] et par un lieu, quel qu’il soit aujourd’huy, nommé en la susdite charte Sipia[3] distant également et de Combaristum et de Condate Rhedomm 16 milles, droit au fin milieu de ces deux autres lieux.

Chasteaubriant (Castrum Brientii), — A demi lieue (ce sont dès lors lieues de Bretagne qui en valent chacune une et demie de France et plus) de Catidé, passez un ruisseau, et à deux lieues plus outre un autre, dit le ruisseau de l’Estang du Pin, qui coule le long de la Moue du Lien[4] chasteau des apartenances de Chasteaubriant ; puis à l’instant par la Riveraye, hameau de la paroîce de la Chapelle du Lien distante d’un quart de lieue, et a demi lieue plus outre, arrivez à la rivière de Vouvante[5] que vous passez sur ponts et chaucée d’un moulin, sortant d un estang, aprez estre venue d’une ou deux lieues au dessus, de la sortie d’un estang où elle sourt et qui luy donne son nom, dit la Vouvante. Elle suit le vallon et pié du costeau sur lequel est Saint-Julien, gros bourg où il y a belle foire de chevaux, l’un des derniers jours d’Aoust. Geste rivière recueille le ruisseau susdit de l’Estang du Pin, et le mainc plusieurs lieues plus bas, au Port Roland, prendre la rivière de Chasteaubriant, dite rivière de Chère[6], pour venir du village de Chère, au-dessus duquel elle sourt, à une ou deux lieues de Chasteaubriant — et ensemble s’embouchent en Viilaine au dessus de Rhedon.

Chasteaubriant est situé à 7 lieues de Candé et 10 de Rhennes, en un fonds ou pié de costeau sur lequel est situé le chasteau basti à l’antique[7], de grand circuit et avec un très beau parc planté de fustaye de cent ans.

Le bourg est sale et désagréable, fermé de portes et chétifs fossés, par dedans lesquels, du costé de Rhennes, passe la rivière dite de Chère, qu’ils tiennent pour unra, rappellent ta doww ? de Chasteaubriant, c’est à dire le fossé, et n’est pas du tout si connue que celle de Vouvante à qui elle se joint[8].

C’est une des neuf anciennes baronnies de Bretagne[9], (Vide Extrait du ms. de Blanchart[10] p. 6,

  1. Cette voie est marquée en petits points, à travers la forêt de Teilloy, sur la carte d’Ogée, 1771.
  2. Ch.-l. de cant., arr. de Segré, M.-et-L.
  3. Auj. Visseiche, comm. du cant, de La Guerche, arr. de Vitré, I.-et-V. Vide supra, p. 4. note 8.
  4. Lamotte-Glain, chât. seig. de la Chapelle-Glain (auj. comm. du cant. de St-Julien en Vouvantes arr. de Châteaubriant), relevant de la baronnie d’Ancenis. Il appartint successive aux Rougé, aux Rohan, puis aux Le Leu. V. E. de Cornulier : « Dict. des terres du Comté Nantais » ; — « Excursion â Saint-Julien-de-Vouvantes et la Chapelle Glain », par M. Alc. Leroux (Assoc. Bret. 1882, congrès de Châteaubriant).
  5. La Vouvante, riv. qui donne son nom à St-Julien-de-Vouvantes, reçoit le ruisseau de l’Estang du Pin et forme avec lui le Don qui entre dans la Vilaine au Port-Roland, en Massérac (comm. du cant. de Guémené-Penfao, arr. de Savenay.
  6. Erreur. Voir la note précédente et la carte de Bretagne d’Ogée. La Chère, qui passe près Châteaubriant, se jette dans la Vilaine au-dessous de Fougeray (ch.-l. de canton, arr. de Redon), et en face de Langon (comm. des cant. et arr. de Redon). V. « Hist. de Bret. » de M. de la Borderie, I, p. 37.
  7. V. « Les ruines du château de Châteaubriant », par M. Léon Maître (Soc. archéol. de Nantes, XXXIII, 1895, p. 164) ; — « Fêtes du cinquantenaire de la Soc. archéol. de N., à Châteaubriant » (Ibid. p. 111) ; — « Apport sur la visite aux anc. monuments de Châteaubriant », par M. de la Sicotière (Assoc. Bret. 1882). Ce château fut reconstruit par Jean de Laval, petit-fils de Françoise de Dinan, mari de Françoise de Foix, et gouverneur de Bretagne en 1531.
  8. Erreur. Vide supra, note 6.
  9. Sur l’origine relativement moderne des neuf baronnies de Bretagne et la fiction historique qui a présidé à leur fondation, voir M. de la Borderie : « Essai sur la géog. féod. de la Bret. », p. 69 ; — « Etude histor. sur les neuf barons de Bret. » *, par le même, dans la dernière édit, du nobiliaire de P. de Courcy. — « Anc. Evêchés de Bret., Ev. de St-Brieuc », par MM. Geslin de Bourgogne et Anat, de Barthélemy, V. pp. 36-38.
  10. Ms. perdu, peut-être de Jean Blanchard de Lessongère, auteur des marquis de la Musse, premier président à la Chambre des Comptes de Bretagne en 1612, mort après 1645. V. « Bio-bibliographie Bretonne » de M. R. Kerviler.