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ITINÉRAIRE EN BRETAGNE EN 1636

bourg, c’est à dire entre le bourg et le moulin, luy fait perdre son nom en retenant le sien, Ardre, enflée de ruisseaus, arrivant ô Nort*, 5 lieues au dessus de Nantes, devient navigable et aparté force bois et autres provisions aus Nantois, Or Mandie, avant que sc perdre en Ardre, passe sous une chaucée percée en forme de pont à 3 arches, au fin bas et pié du bourg et du costeau, lequel pont fait la séparation d’Anjou et de Bretagne, quant au temporel aussy bien qu’au spirituel. Car le spirituel est déjà distingué par l’Erdre, au delà de laquelle un monastère d’Augustine, situé tout proche et joignant Candé, est de l’évesché de Nantes.

Or, à chose du confluent de ces deux rivières, le nom de Candé, qui est Cortdate ou Condatum en latin (mais H est appelé Candeium dans les histoires et obituaires d’Anjou), a esté donné à la place, comme pour cesse raison il a esté donné à Candé1 et à tous les Condés, situés sur rivières* Il y a dans ce bourg un séneschal, office de 6 ou 7 mille livres d’achat, deux prieurés simples et une église de paroice, à costé de laquelle, tout joignant, est un gros de maisons vers Ardre, qUqig appellent le Chastcaü ; et de l’autre costé, un peu plus bas, est une grosse motte oh il y avoit un fort ou dongeon, Ce fut sans doute au siège de ce chastcaü (Candeium castrumJ que fut tué d’une flèche le jeune Geoffroy Martel», prince de grande espérance, fils aisné de Fouques Rechin, tant regretté dans VHistoire d’Anjou de Bordigné S les Gesta comitum Andegavensium8, et les obituaires des Églises d’Angers, ad 10 Kalend. Junii 1106 » Ce ne peut pourtant estre là le Condcte Rhedonum de Ptolémée», lequel, en la table de Peu* tinger, est éloigné de Juliomagus Andicavorum» de 48 milles, qui sont 24 lieues ; et on y va par Combaristum* qui peut estre Combray, bourg en la lande, situé 2 lieues à costé de Candé, sur le chemin qui peut mainer d’Angers à Rhennes et vient retomber à Chasteaubriant* le long du parc, puis feroit veoir en la forest de Tillay10, un quart de lieue environ et moins de vestiges de voye

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  1. Ch.-t. de cent., err. de Châtcaubriant, L.«lnf. а, Candes, comm. des cant. et arr. de Chinon. Il y a un autre Candé dans l’arr. de Blois, vingt-quatre comm.du nom de Condé, et huit du nom de Condat, dans divers départements. 3. Tué en ttoG, au siège du château de Candé. Il était fils de Foulques Rechin (1068-1109) et dfcrmengorde de Bourbon. V. e Bibliothèque d’Anjou >, par Dom Liron (édit, de la Soc. des Biblioph. Bret., par M. C. Bnllu, 4. Jean de Bourdigté : « Yatoire aggrégative des annalles et chroniques d’Anjou » (Paris, Ant. Couteau, 1539 ; et Angers, 1849, édit. Godard-Faultrier). L’auteur mourut en 1647. V. « Üict. de M.*et*L.». 5. Soit les « Gesta comitum Andegavmium 169)», par Thomas Paccius ou Pactius, prieur de Loches ; soit les * Gesta consulum Andegaven$ium> auctore monacho Benedictino Majoris Mort aster ii (D’Achery, Spicilège, 1723, t. III). V, « Chroniques d’Anjou», par MM. Marchegay et Salmon (Soc. de l’Hist. de Fr., *856), et « Recueil de chroniques de Touraine », par M. A. Salmon. ( б. V, ptolémée, édit. Edm. Cougny (Soc. de l’Hist. de Fr. 1878), L p. a6u » ! Combrée, comm. du cant. de Pouancé, arr. de Segré, M.-et-L. V. « Voie romaine de la capitale des Andes à celle des Rhedmes, et ses stations de Combaristum et Sipia, avec une carte des principales voies romaines du N. O. de la Gaules, par M. de Matty de Latour (Soc. archéol, dl. et V., VIII, 1873) ; — «Géographie ancienne et historique de la péninsule armoricaine », par M. Ch. de la Monncraye (Assoc. Bret., *883, p. 79). 0. Ch.-l. d’arr., L.*lnf., V. * Histoire de Châtcaubriant t», par M. l’abbé Goudé (1870) ; — a Châtcaubriant* ses archives et institutions communales », par M. de la Bordcrie (Revue des prov, de l’Ouest, I, i853) ; — * Sur les barons de Châtcaubriant », par M. de la Bordcrie (Assoc. Bret., 188a) ; — « Les Églises et les Chapelles de Châtcaubriant », par M l’abbé Guillotin de Corson (Soc. archéol. de Nantes, VI et Vil) ; - « Grandes Seig*» de Haute Bret. : Chàteaubriant, baronnie», par te marne. (/MA, XXXUÏ) ; « «S*-Jean de Béré, près Châtcaubriant », par J. de la Pilorgerie (Revue de Bret. et de V., 1864,1- semestre, pp. 189, au). 10. TeUlay, jadis Tcillé, onc. paroisse, puis village de la comm. d’Ercé-en-lu-Méc» cant, de Bain, arr. de Redon, L-ct-V. Sur TeUlay et son château, voir • Essai sur la Géographie féodale delà Bretagne», par M. de la Bordcrie, p. 9.