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PRÉFACE

et arrivent au Port-Louis en octobre[1]. Ce fort était en construction, et Jean d’Estampes avait sans doute à faire un rapport sur l’état des travaux ; car il paraît s’y être arrêté assez longtemps, et son compagnon lui consacra un chapitre spécial et très documenté. Dubuisson s’empressa même de mettre à profit ce séjour, en visitant les environs du fort et jusqu’à l’île de Groix. De là, les voyageurs se rendirent à Quimperlé, Concarneau et Quimper, d’où ils retournèrent sur leurs pas pour gagner Vannes, en passant par le village déjà célèbre de Sainte-Anne. On était au mois de novembre[2].

Après avoir étudié la ville de Vannes, Dubuisson employa ses loisirs à explorer les environs, la presqu’île de Ruis, St-Gildas, Sucinio où il se trouvait le 6 novembre [3]. Loc-Maria-Ker lui fournit même des remarques d’autant plus intéressantes que les monuments celtiques n’y étaient pas encore détériorés, comme ils le furent au temps où le président de Robien[4] en fit la description. Le voyage s’achevait : Jean d’Estampes et Dubuisson arrivèrent à Nantes vers le milieu de novembre 1636.

La session des Etats, qui dura du 17 décembre au Ier février de l’année suivante, permit à notre auteur d’étudier a fond cette ville et d*en parcourir les alentours. Il alla jusqu’aux Marches du Poitou et de Bretagne pour en étudier le régime exceptionnel. Le chapitre qu’il leur consacra a toutes les apparences d’un rapport qu’il aurait été chargé de préparer pour éclairer l’Intendant sur les difficultés soulevées par la complication des rouages administratifs dans cette région ; il s’est acquitté de cette mission en exposant la diversité des usages en vigueur.

Le lecteur sera surpris qu’en si peu de temps, Dubuisson ait pu parcourir les villes, décrire les monuments, compulser les chroniques, consulter les documents conservés dans les archives des Cordeliers de St-Brieuc, des Bénédictins de Ste-Croix de Quimperlé, des Jacobins et des Carmes de Nantes, et lire divers ouvrages, tant manuscrits qu’imprimés, dont il demanda communication. Il prit copie d’une généalogie de la maison de Ri eux, consacra un cahier spécial, aujourd’hui perdu, aux Cordeliers de Quimper, prit de nombreuses notes dans une sorte d’histoire légendaire[5] conservée à Saint-Malo, transcrivit plusieurs listes d’évêques et

  1. V. p. 92.
  2. V. p. 130.
  3. V. p. 168.
  4. Christophe-Paul de Robien (1698-1756. V. « Le président de Robien considéré comme archéologue, d’après ses manuscrits », par le Dr de Closmadcuc (Soc. polym. du Morbihan, 1882).
  5. C’est le « manuscrit de Quidaleth », auquel il revient si souvent. Nous donnerons, à la fin du second volume, la liste de tous les ouvrages de Dubuisson, cités dans cet Itinéraire.