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PRÉFACE

allumèrent en lui la passion des curiosités et de l’érudition, Il changea» volontiers de pays pour trouver un nouveau champ d’études et, pendant trente ans, il ne s’est pas lassé de se déplacer. Ses pérégrinations ont commencé, crott*on, vers 1612 et n’ont cessé qu’en 1642. Il visita plusieurs fois l’Italie, il séjourna assez longtemps en Belgique et dans les pays Rhénans, il leur consacra plusieurs itinéraires enrichis de savantes observations, et acquit ainsi une grande expérience dans le discernement des chose» de l’Antiquité, Pour suivre l’ordre chronologique, nous dirons qu’en 1623, il voyagea en Belgique, chargé sans doute d’une mission diplomatique par le marquis de la Vieuville, baron de Rugles, surintendant des Finances, En 1629, nous le trouvons en Piémont, servant comme officier sous les maréchaux de Schomberg et de Thoiras, C’est alors que commence sa liaison avec Jean d’Estampes-Valençay, intendant de Justice à la suite de cette armée, conseiller au Parlement de Paris, puis maître des Requêtes, frère du cardinal du même nom ; liaison favorisée d’ailleurs par le mariage du frère cadet de Dubuisson avec une alliée de son nouveau protecteur. En 1630, il assiste à la diète de Ratisbonne, après avoir pris part aux négociations du traité de Mantoue, un de ses itinéraires en fait foi ; et, en 1631, il était à Rome, toujours à la suite de Jean d’Estampes. Entre temps, il avait rendu divers services à Alexandre de Boumonville, gouverneur de Lille, à qui, dans la bonne comme dans la mauvaise fortune, il fut toujours fidèle.

Nous arrivons à l’époque du voyage qui fait l’objet du présent Itinéraire.

En 1636, les États de Bretagne devaient se tenir à Nantes, et Jean d’Estampes-Valençay, maître des Requêtes, fut nommé « commissaire particulier[1] du Roi », pour y assister, c’est-à-dire pour y porter la parole au nom du Roi, et y demander l’argent et les hommes que te Gouvernement désirait obtenir de cette province. Cette fois, il s’agissait de 1,200.000 écus, 1.200 chevaux et 8.000 hommes de pied, dont le Roi avait besoin pour soutenir la guerre contre les Espagnols et entretenir les armées de Picardie, de Bourgogne, de Champagne et de Provence[2]. Ce personnage était envoyé comme intendant de Justice, Police et Finances en Bretagne ; il figure en cette qualité tant sur notre Itinéraire[3] qu’en tête de certaines listes des

  1. Ou extraordinaire, avec des Instructions spéciales. La « commission générale », aux États de 1636, se composait du duc de ta Mcilleraye, des présidents de Bourgneuf, de Marbeuf, d’Amphernet et Roquel du Bourgblanc, des procureurs-généraux de la Bédoyère et de Cousteaux, des Trésoriers-généraux des finances de Bretagne, de Pacé et du Buron, de deux receveurs et d’un contrôleur-général des finances. V. Archives d’I.-et-V., C. 2653.
  2. Archives d’I.-et-V., C. 2653 (registre des États, 1636-1643).
  3. Page 168, ligne 4. Il est à remarquer que ni Jean d’Estampes-Valençay, ni M. de Coëtlogon de Méjusseaume qui, après lui, fut nommé intendant, ne résidèrent à ce titre en Bretagne. Leurs fonctions paraissent avoir été temporaires. Le premier intendant résidant fut Auguste-Robert de Pommereu, sgr de la Bretesche, nommé en février 1689.