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des deux côtés de l’Atlantique et qui consistait, de la part des nations blanches, à s’octroyer la mission d’élever à la civilisation les races de couleurs demeurées sur un plan extérieur et lointain. Aujourd’hui que les races se rencontrent, les civilisations se heurtent. Or, le Japon se charge pour la race jaune de faire la part de ce qui est à prendre à la civilisation des blancs et de ce qui est à laisser ; mais son principe politico-moral est aujourd’hui le « Kodo », révélation vivante de la « Voie », de la « Voie du souverain » qui agit constamment en harmonie avec les immuables lois cosmiques, recherche spirituelle et perpétuelle de la paix et de la morale dans le monde.

Il y a, dans tout cela, autre chose que de l’impérialisme ou qu’un simple besoin d’expansion économique. Ne retrouve-t-on pas là le Tao, la sagesse « de tendance mystique » des Chinois dont nous avons parlé plus haut, et n’est-ce pas significatif de voir des Asiatiques aussi évolués que les Japonais d’aujourd’hui prôner le même idéal que les Chinois de l’antiquité[1] ! Oui, certes, il y a là autre chose que de l’impérialisme. Ceux qui ne veulent point l’admettre, n’ont guère le sens des civilisations et des races, c’est-à-dire cet instinct qui met en garde

  1. L’empereur du Mandchoukouo nous déclarait, le 16 mai 1935, par conséquent peu de temps après son couronnement, au cours d’une audience à Hsin-King, qu’il gouvernerait suivant le Ouang Tao, c’est-à-dire le haut principe de justice et de bonté. (Cf. nos « Lettres d’Extrême-Orient » au Temps, no des 15 juin et 4 juillet 1935.)