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commune avec les Indes depuis le golfe Persique jusqu’à l’Himalaya. L’appui direct ou indirect du Japon lui permettrait également de rejoindre les Indes à travers le Turkestan chinois et le Thibet occidental. C’est en encourageant l’expansion japonaise que les Soviets espèrent obtenir, donnant donnant, l’appui du Japon à leurs entreprises contre l’empire des Indes[1]» (C’est nous qui soulignons.)

Telle est la perspective qui s’offre, de nos jours, aux relations de la Russie et du Japon en Asie centrale.

Mais pour nous en tenir à l’Extrême-Asie où ces relations semblent parfois assez tendues, considérons spécialement la Mongolie.

On sait que cette possession extérieure de la Chine est divisée d’ouest en est en Mongolie dite extérieure qui s’étend en bordure de la Sibérie et en Mongolie dite intérieure, en bordure de la Chine. Les Soviets sont devenus, en fait, les maîtres de la Mongolie extérieure. Les Japonais ont déjà mordu sur la partie orientale de la Mongolie intérieure en rattachant le Jéhol au Manchoukouo, à la suite de leur conflit

  1. « Les intrigues soviétiques en Extrême-Orient », par F. Taillardat, (Bulletin de l’Asie française, février 1933). On a beaucoup parlé déjà d’un accord qui serait intervenu récemment entre Moscou et les autorités de Sinkiang ou Turkestan chinois et qui ressemblerait à celui que les Soviets ont passé avec la Mongolie extérieure. Trente conseillers techniques russes seraient arrivés au Sinkiang qui pourrait compter sur l’aide militaire des Soviets dans des cas déterminés. En outre, cet accord, qui serait entré en vigueur le 1er janvier 1936, assurerait aux Soviets des débouchés vers la Chine que l’action des Japonais en Mongolie intérieure les empêche dorénavant d’atteindre directement.