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réalisation peu vraisemblable. Les données du problème paraissent aujourd’hui à ceux qui l’étudient aussi nettes que les éléments qui le constituent et qui ne sont autres que les puissances plus ou moins intéressées dans ces régions. La seule incertitude qui subsiste dans leur esprit porte sur la manière dont ces puissances se grouperaient lors d’un conflit. Les hypothèses ici sont permises et si nous faisons celle de l’entente russo-japonaise, nous ne la fondons pas seulement sur des affinités entre Eurasiens et Asiatiques, mais aussi sur des réalités concrètes.


Les relations de deux puissances en Asie comme ailleurs ne se présentent plus avec la simplicité d’il y a seulement trente ans. On se plaît à convenir communément que les progrès matériels réalisés dans le monde ont modifié, en les entremêlant, les intérêts des nations ; mais on oublie souvent que, pour cette raison même, l’attitude de celles-ci à l’égard les unes des autres ne suffit pas à nous faire deviner leur destin, même le plus proche : des données du problème sur d’autres points nous échappent. Tandis que nous fixons nos regards inquiets sur les rapports de la Russie et du Japon en Extrême-Orient, nous négligeons de les considérer ailleurs, par exemple en Asie centrale. Là, cependant, au lieu d’un sentiment d’animosité entre ces deux puissances, une politique économique se dessine qui les unit au lieu de les dresser l’une contre l’autre. Demandez à l’Angleterre de quel œil elle voit la création d’une légation japonaise en Afghanistan, et