Nous avons assez souvent traité les problèmes du Pacifique pour nous dispenser de détailler ici la façon dont ils se posent[1]. Nous rappellerons seulement qu’ils se résument selon nous en une rencontre de la race blanche et de la race jaune en face des mêmes intérêts, conduisant fatalement à des heurts entre Américains et Japonais. (L’attitude des Japonais aux dernières conférences navales en a convaincu beaucoup de monde.) Auprès d’eux se tiennent des peuples dont les intérêts en Extrême-Orient sont sous la menace des mêmes fatalités. Ce sont les Anglais et les Russes.
Il est de plus en plus admis à présent que l’Angleterre se placerait, en cas de conflit, aux côtés des États-Unis, la conférence de Washington a ouvert les yeux à cet égard à bien des Français qui, lorsqu’elle fut décidée, s’imaginaient naïvement que nos représentants dissocieraient Américains et Anglais. Par contre, on oppose aussi souvent les Russes aux Japonais. L’évolution constante de la politique internationale crée des situations essentiellement modifiables ; les événements ou certaines intrigues tramées en dehors d’eux peuvent mettre face à face le Japon et la Russie ; mais, encore une fois, celle-ci, a dit Kipling, n’est que « la plus occidentale des
- ↑ Voir nos ouvrages : Le Problème du Pacifique (Delagrave 1927), Le Pacifique et la rencontre des races (Fayard 1929).