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d’être un jour exercée contre nous, il était assez compréhensible qu’un mouvement de ce genre pût renaître dans l’esprit d’un certain groupe d’hommes inquiets. Le panasiatisme ne revêtira pas d’aspect dangereux tant qu’il ne visera qu’au rassemblement de peuples parents en vue de mieux assurer leur bien-être. Il deviendrait troublant pour la paix mondiale, au moment où il viserait à grouper tous les peuples asiatiques, civilisés ou non, pour les jeter contre la race blanche, dénoncer sa supériorité, détruire la civilisation occidentale. Mais peut-on même concevoir un tel mouvement d’anéantissement ? Supposons que pareil drame prenne corps, on ne serait plus en présence du panasiatisme, d’une force digne de cette appellation doctrinale, il s’agirait purement et simplement de fanatisme. Dès lors, il est bien certain qu’on rencontrerait partout des gens de bon sens pour contrecarrer un mouvement si insensé. Autant que je sache, et à quelques exceptions près, il n’y a que le panasiatisme au sens pacifique du mot qui trouve audience chez nous. »

Nous rapprocherons tout naturellement ces paroles de la recommandation suivante que nous faisait, il y a quelques mois, à Tokio, un haut fonctionnaire Japonais : « Malgré la concentration actuelle de l’Asie, il ne faut pas y attacher trop d’importance… »

Quoi qu’il en soit, plus on observe les Asiatiques, plus on est convaincu que c’est une profonde et grave erreur de croire que des normes uniformes conviennent à l’humanité tout entière. Le monde est fait