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de leurs habitudes politiques et diplomatiques, chez les internationaux érigés en juges, éclatera aux yeux de tous et envenimera constamment le conflit au lieu de l’apaiser.

Désespérant d’arriver à un rapprochement que les parties eussent mis quelques semaines, sinon quelques jours, à réaliser entre elles à leur manière au début de l’affaire, la Société des Nations, dans un état d’esprit qui renouvelle, en l’élargissant, le « mysticisme démocratique » d’Edgar Quinet, juge finalement en droit et sans tenir compte des réalités, mais conformément aux principes de la religion de l’humanité, quitte à voir un de ses membres les plus importants lui fausser compagnie. Elle donne raison à la Chine qui, en fait, perd la Mandchourie.

Des raisons profondes, impérieuses, raisons économiques et de sécurité territoriales, poussaient depuis longtemps les Japonais vers la Mandchourie où leurs intérêts étaient considérables. Ils les ont exposées avec une telle franchise dans des articles, dans des brochures et des livres, que les causes immédiates de l’incident de septembre 1931, autant que la manière exacte dont il se déroula, perdent tout intérêt. Même le résultat final, celui que nous venons de rappeler, est moins ce qui nous intéresse ici que la tournure d’esprit qu’il nous a permis de constater une fois de plus chez les Chinois.

Nous parlions de l’ignorance de la mentalité asiatique qui caractérisa, pendant les débats de Genève, les juges de la Société des Nations ; nous ajou-