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et sous réserve de ce qu’on lira plus loin, cela n’est pas douteux. L’idéologie démocratique s’est emparée de leur cerveau et les porte à louer des principes qui, par certains côtés, restent pour eux lettre morte.

Par conséquent, autant par prédisposition que par tendance à suivre l’esprit du jour, les Asiatiques se posent dans une civilisation de masse en concurrents directs des Européens et, naturellement, leur nombre leur donne sur ces derniers un avantage immédiat.

(Notons que la démocratie au sens le plus large du mot peut prendre les formes les plus variées. Jadis un chef d’État ne se préoccupait guère des exigences populaires ; aujourd’hui, au contraire, celles-ci agissent profondément sur sa volonté consciente et inconsciente, fût-il monarque ou dictateur.)

Mais avant que les peuples de l’Asie soient intoxiqués par la démocratie, certain d’entre eux au moins, saura maintenir chez lui l’esprit hiérarchique qui stimule la formation des élites indispensables à la direction des forces collectives. Nous avons nommé le peuple japonais. En outre, sa vitalité spirituelle le garde d’une folle précipitation vers les satisfactions matérielles qu’a pour but la civilisation de masse. (Lorsque nous pensons à lui, nous le trouvons loin du schéma que Gobineau a fait de la race jaune. Il est vrai qu’à l’époque où celui-ci écrivait, les Japonais ne s’étaient pas manifestés