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chrétiens apparaît comme un avantage pour les Turcs plutôt que pour leurs adversaires. La politique renouvelée d’Abdul-Hamid, habile à tenir divisés les représentants des deux principales religions de l’empire ou à ruiner leurs ententes éphémères, permettra peut-être encore aux Turcs de régner. Le journal Al Mokattam du Caire écrivait dans le courant du mois de mars : « Les promoteurs de ce mouvement finiront peut-être par se lasser ou, ce qui est encore plus probable, tomberont fatalement en désaccord, car n’ayant pas un chef autour de qui se grouper ni un appui moral à qui recourir, les intrigues auront tôt fait d’annihiler leur résolution et leur énergie. Il est si facile de créer des divisions ou des divergences d’opinions dans un pays que gouvernent tant de religions et tant de rites différents. »

La différence de religion n’est du reste pas la seule qui divise au fond les Arabes. Les habitudes de vie des chrétiens arabes ne sont pas les mêmes que celles des musulmans. Alors que les premiers sont toujours sédentaires, les seconds au contraire se partagent en sédentaires et en nomades, dont certains, les Bédouins, échappent à toute loi et ne sont pas près de sacrifier leur absolue