Page:Duboscq - Syrie, Tripolitaine, Albanie, 1914.pdf/12

Cette page n’a pas encore été corrigée

Européens qui y sont installés. Elle a par leur faute perdu de son pittoresque sans gagner en propreté. Ses édifices sont sans intérêt. Je fais promptement connaissance avec plusieurs personnes de la société indigène et de la colonie française. Tout le monde parle politique. Il n’est question que des comités arabo-syriens. Musulmans et chrétiens sont d’accord pour demander les réformes à la Porte[1]. Je devine chez les uns et les autres des hommes sincères et désintéressés mèlés à des arrivistes et à des bavards. Certes les réformes sont nécessaires, indispensables même au salut de la Turquie d’Asie et à la paix du monde, personne n’en doute ; mais les comités sont-ils capables de les obtenir par leurs propres moyens ? J’entends encore certain musulman m’expliquer qu’il fallait profiter des embarras de la Turquie et s’unir sans hésiter aux chrétiens, qui, plus instruits que les musulmans, savaient mieux qu’eux-mêmes produire leurs propres revendications. Le même jour un chrétien m’avoue ne rien attendre des comités et ne préparer, par le mouvement que susciteront ses

  1. Voir aux « Annexes » le Projet de réformes élaboré par le comité de Beyrouth.