Page:Duboscq - Présence de l'Asie.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elles-mêmes ; elles faisaient hier encore partie de systèmes économiques rivaux dont les centres étaient à Londres, à New-York ou à Amsterdam et dont elles ont été brusquement détachées. Leurs principales productions étaient destinées à des marchés lointains, une large part de leurs besoins était couverte par des importations et la conquête nippone, en désorganisant leurs commerces extérieurs, révèle tout à coup l’impossibilité où sont ces terres si riches de faire vivre leur population du jour au lendemain. D’où nécessité d’assurer leur subsistance tout de suite en attendant une adaptation.

Mais viendra la fin de la guerre, et le désir de l’Asie de stabiliser l’état économique, l’autarcie à laquelle elle tend dès à présent.

Malgré ce qu’en pensent certains esprits réfractaires à cette idée et qui vivent encore sur des concepts cristallisés qui ne correspondent plus à la réalité, nous croyons que les économies continentales constituent des cadres réels pour la vie des peuples. La technique moderne a amené l’humanité à un état tel que l’on peut dire que notre siècle est sous le signe de la politique de l’espace et des matières premières. Nous avons exposé notre façon de voir à ce sujet. Nous n’y reviendrons pas, nous ajoutons seulement à ce que nous avons dit que le changement qui se fera dans ce sens, en Asie, sur le terrain économique, ne nous inquiétera pas plus qu’il ne nous surprendra,