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étapes, sans perdre de vue l’objet où tendent leurs volontés. Ils patienteront tant qu’il faudra.

Toutefois, le premier ministre du Japon, s’attendant à ce que la guerre soit longue, a dit qu’avant la fin et en dépit des développements que pourrait prendre le conflit, il fallait hâter ou au moins préparer l’avènement de la « Grande Asie Orientale » formée du vieil empire nippon (archipel du Japon, Corée, Formose), auquel s’ajoutent le Mandchoukouo, la Chine du Nord, la Mongolie intérieure. les provinces maritimes chinoises et les territoires du sud continentaux et insulaires récemment conquis.

Quelle que soit, du reste, l’issue de la guerre, l’Extrême-Orient ne manquera pas d’en être modifié ; aussi nous demandons-nous quelles conséquences les modifications auxquelles il faut s’attendre pourront avoir dans les rapports de l’Extrême-Orient avec l’Occident.

Nous ne voulons pas parler des modifications territoriales définitives que nous ne pouvons pas prévoir, mais des modifications morales des populations d’Extrême-Orient, ainsi que des changements de leurs conditions économiques.

Il est naturel qu’un peuple comme le peuple chinois, qui aura vu, comme c’est le cas au moment où nous écrivons, des puissances occidentales attendre un redressement de la situation militaire du soutien de ses forces, voie désormais ces puissances avec d’autres yeux qu’autrefois. Déjà la guerre de 1914 l’avait, à cet égard, passable-