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ment non pas la race japonaise, mais la race, le peuple, la patrie yamato, c’est-à-dire la patrie de la force d’âme. Le Yamato Damashi est à la base de la vie et de l’évolution du pays, c’est l’explication de tout ce que celui-ci a fait de grand, l’origine de toutes ses forces, mais aussi de toutes ses faiblesses, car la tension héroïque, la hantise du devoir, le refoulement constant des sentiments ne sont pas sans danger pour un peuple.

Reconnaissons, pour finir, qu’il n’est pas facile pour des Occidentaux, de pénétrer les arcanes de la pensée japonaise. Ce n’est pas une raison suffisante pour s’en moquer. Le caractère japonais est compliqué ; il présente des contrastes absolus et témoigne des mouvements de l’âme les plus divers ; mais peut-être le Japonais nous est-il supérieur dans la connaissance de l’âme parce qu’il approfondit tout ce qui touche à ce domaine. Quoi qu’il en soit, la pensée spirituelle du Japon telle que nous venons de l’esquisser n’est pas appelée à plus d’épanouissement que le bouddhisme en Occident.