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riens y reconnaissent aisément les traces diversement oblitérées de croyances archaïques qui se retrouvent ailleurs : totémisme, phallicisme, animisme ; on y rencontre une divinisation de toutes les forces de la nature, l’idée que tous les êtres sont plus ou moins des dieux, le culte de la montagne, de l’arbre, de la cascade… Sur cet ensemble riche et varié de croyances qui semblent liées aux traditions les plus anciennes du pays, sont venues non seulement se superposer, mais se greffer de puissants apports du continent. Le plus important, assurément, fut celui du bouddhisme.

Le bouddhisme, par des contacts, des apports, a haussé le shintoïsme au niveau d’une religion de sentiment national. Finalement, un édit impérial du XVIIIe siècle l’a placé au rang de service d’Etat. Il est alors devenu l’expression de la foi en tout ce que le Nippon est capable de réaliser de grand. Tout Japonais doit fréquenter ses temples tout en restant libre de pratiquer en même temps une autre religion, fût-ce la religion catholique.

Shinto, voie des dieux, Kodo, voie impériale, Bushido, voie du chevalier, ne sont qu’une même doctrine dont le nom varie selon qu’il s’agit du culte de l’empereur ou d’une éthique, mais qui obéit à une seule inspiration : le Yamato Damashi. »

Le bushido n’est pas comme on croit souvent un simple code de l’honneur qui se forma au XVe siècle quand s’établit au Japon la condition