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mêmes de la nation. Sans la Maison impériale, pas de shintoïsme, pas de morale japonaise, pas de Yamato Damashi et sans Yamato Damashi pas de Japon ; la vénération pour l’empereur se confond avec le patriotisme et le Japonais se bat et meurt pour l’empereur.

Rappelons en deux mots la filiation divine du souverain. Le premier empereur du Japon, le légendaire Jimmu (660-585 a.c.) est descendant direct de la déesse du Soleil Amateras ; l’empereur actuel est le 123e descendant de Jimmu. Lorsque la déesse envoya celui-ci dans les montagnes japonaises, elle lui donna trois objets : un glaive, un miroir et une pierre précieuse, dans lesquels certains voient les symboles du courage, de la sagesse et de la bonté.

Ces trois objets sacrés se sont toujours trouvés en possession de l’empereur régnant. Ainsi la dynastie japonaise règne depuis 2.500 ans.

C’est sous l’aspect de culte impérial, de culte d’Etat, que le shintoïsme est surtout connu des Européens, mais il faut aller plus au fond.

Le shintoïsme est originellement une religion naturelle. M. Jean Ray[1], dans une page trop dépendante peut-être des théories actuellement en vogue sur l’origine de la religion, écrit :

« Celle des religions japonaises dont la souche est la plus ancienne, c’est le Shinto ; les histo-

  1. Jean Ray, Le Japon, grande puissance moderne, p. 49 (Plon).