Page:Duboscq - Présence de l'Asie.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans le Chansi ; et au sud, le Tchim-Hua-Chan, dans le Yang-Tsé moyen. Toute l’année et de toute la Chine, les pèlerins affluent dans ces couvents ; ils appartiennent surtout au bas peuple ; en général les lettrés méprisent les « gens rasés ». Pourtant l’impératrice Tseu-Hi était bouddhiste. Il faut dire que les moines vraiment instruits et possédant une culture profonde sont rares. Depuis plusieurs siècles, le bouddhisme chinois a sombré dans la pratique machinale.

Il en va tout autrement du Japon. Bien que le bouddhisme japonais ait pour type fondamental celui de la Chine, la vie spirituelle du bouddhisme s’affirme encore au Japon. Dans les dernières décades, c’est le bouddhisme japonais qui s’est manifesté comme le rameau le plus vivace de cette religion par la culture de l’idéal religieux, le souci du peuple, le travail scientifique ; il a envoyé des missions en Amérique et en Europe.

En Corée et en Annam, le bouddhisme est actuellement sans puissance. Il atteignit la Corée au IVe siècle et s’y épanouit entre 900 et 1400. Sa décadence aujourd’hui est complète. Les Coréens cherchent plutôt leur salut dans les vieux cultes naturels et démoniaques antérieurs au bouddhisme. Le bouddhisme japonais a tenté récemment, non sans succès, d’insuffler au bouddhisme coréen une vie nouvelle.

Le bouddhisme parvint en Annam beaucoup plus tard qu’en Corée. Il peut sembler surprenant que ce pays indochinois n’ait pas plus tôt subi