Page:Duboscq - Présence de l'Asie.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sentait comme notion fondamentale celle du vide (sunyata) — à un culte très bigarré et qui parlait aux sens (magie, miracles, érotisme).

Ses progrès pourtant furent lents, la religion indigène (bonpa) culte primitif de la nature et des esprits restait vivace. Il s’affirme seulement vers le milieu du VIIIe siècle, grâce à l’indien Padma Sambhava. A partir du Xe siècle, les moines (lama) s’imposèrent au pays. Finalement, il y eut deux grands lamas, l’un à Lhasas : le delaï lama, l’autre à Tachi-Lumpo : le Pantschen erdeni. Le premier passe pour incarner le bodhisattva Padmopani que l’on considère comme une sorte de dieu tutélaire du Tibet.

Le lamaïsme s’étendit à toute la Mongolie et au delà aux XIIIe et XIVe siècles, quand s’érigèrent les empires mongols auxquels la Chine elle-même fut soumise. L’empereur mongol Goubilaï-Khan à la Cour duquel séjourna Marco Polo, contribua beaucoup à le répandre parmi les Mongols. Le lamaïme règne encore exclusivement en Mongolie.

Le bouddhisme de l’est exerce un pouvoir beaucoup moins absolu que le précédent. Son courant coule à côté de plusieurs autres. Les caractères des conceptions religieuses établies en Chine et au Japon avant son arrivée ont même exercé une influence très nette parfois sur la physionomie qu’il y a prise. Ainsi, le bouddhisattva Kouannin (en japo-