Page:Duboscq - Présence de l'Asie.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il en est absent. Si un Absolu peut en tenir la place, ce ne pourra être que le Nirvana. Lui seul est un élément immortel, mais le Nirvana ne fonde pas un théïsme. Dans tout être vivant repose un bouddha. La divinité n’est rien que la spiritualité de vous-même ». Cette doctrine se trouve dans le bouddhisme comme attitude fondamentale.

L’absence de Dieu a permis de se demander si le bouddhisme était une religion. Un théologien a répondu par l’affirmative « parce que, dit-il éloquemment, il prend tout l’homme avec toutes ses puissances et répond, spéculativement et pratiquement au problème total de la destinée ; parce qu’il demande une véritable « conversion », un renversement aussi radical que possible du naturalisme instinctif ; parce qu’il crée une communion humaine ; parce qu’on y sent le frémissement de l’être spirituel au contact mystérieux du Sacré. »

Aussi bien, le bouddhisme affecte-t-il des formes très diverses suivant les pays où il est pratiqué. Il nous paraît intéressant d’en indiquer les grandes lignes à cause du manque d’unité qu’elles révèlent et de la conclusion qu’on en peut tirer. Le bouddhisme est réparti sur trois territoires différents : le bouddhisme du sud, le bouddhisme du nord, le bouddhisme de l’est. Le bouddhisme du sud comprend : Ceylan, la Birmanie, le Siam (Thaïlande), le Cambodge et conserve de minces