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tuées ni par les événements qui, un jour ou l’autre, perdent de leur importance en perdant de leur actualité, ni par l’aspect matériel des choses, qui finit tôt ou tard par se modifier, mais elles existent en dehors des événements et des aspects, les dominent et survivent à leur perpétuel devenir.

Toute vie humaine a, pour ainsi dire, un double rayonnement. L’un au ras du sol, fait d’une activité quotidienne plus ou moins étendue suivant les individus, l’autre à un plan supérieur, fait de valeurs morales plus ou moins hautes et plus ou moins nombreuses. Si réduit qu’ait pu être ce double rayonnement, il n’est pas de créature humaine qui ne l’ait projeté au moins à un moment de son existence, fût-ce à son insu, en ce qui concerne le second.

Mais nous ne nous arrêterons pas aux réalités invisibles de la vie des individus ; nous considèrerons la vie des peuples.

« Malgré la découverte de vérités éclatantes issues des laboratoires et qui ne se contestent pas, le monde continue à être régi par une série de forces mystiques extériorisées sous forme de croyances religieuses ou politiques et tenues pour d’indiscutables vérités. Elles gouvernent les peuples depuis les origines de l’Histoire et leur forme seule a changé ».

Ainsi s’exprime le Dr Gustave Le Bon dans son Evolution actuelle du Monde (p. 22, Flammarion). De fait, les forces morales qui mènent le monde n’ont guère plus changé au cours des siècles que