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mencent seulement à les connaître, grâce aux progrès matériels qui rapprochent les différents groupes humains et qui permettent la diffusion de notre enseignement moral à toutes les races du globe.

Et d’où provient cet esprit européen ?

Du patrimoine intellectuel d’Athènes et de Rome humanisé, au sens strict du terme, par les influences chrétiennes. Rationalisme, discipline de l’esprit, goût de la perfection, horreur des extrêmes, en un mot génie tempéré des peuples d’Occident, tel est, en dépit d’apparences contraires, le modèle qu’adoptent peu à peu et plus ou moins sciemment les peuples du monde, parce qu’il est à la mesure de la nature humaine, de ses possibilités et de son idéal.

Toutefois, disions-nous, l’esprit européen, sous sa forme la plus précieuse, c’est-à-dire en tant que règle de vie et non plus en tant qu’agent d’exécution de l’intelligence, n’est pas totalement diffusible. L’Américain, par exemple, ne peut pas plus se l’assimiler tout entier que l’Européen ne peut « s’américaniser » entièrement. C’est pourquoi il est vain de se demander qui l’emportera de l’Amérique ou de l’Europe et « qui sera le maître ».

Que les civilisations matérielles européenne et américaine se pénètrent, offrant des commodités plus grandes d’un côté que de l’autre,