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plus équitable de chercher autre chose. Détachés brusquement de toute tradition, il est naturel que des cerveaux ardents prennent pour une preuve de force d’adopter les opinions les plus violentes. Quand nous voyons notamment des Orientaux se dresser contre la domination ou tout au moins les privilèges politiques et économiques d’Occidentaux dans leur pays, nous pouvons évidemment n’y reconnaître qu’une simple révolte et ne songer qu’à la réprimer ; cependant, si ces Orientaux invoquent la liberté, la dignité humaine, la souveraineté nationale, n’est-ce pas l’écho des mots qui, en Europe, ont jadis réveillé les masses, et n’est-ce pas à notre prosélytisme que nous devons de les entendre aujourd’hui de leurs bouches ?


Qu’y a-t-il donc au fond de cet esprit européen qui gagne et conquiert les peuples les plus éloignés, et d’où provient-il ?

Il y a, nous le répétons, la mesure, la logique, l’équilibre des facultés et des créations. Il y a une méthode de pensée qui ramène tout aux proportions humaines, pour qui l’homme est la norme, le point de départ et l’aboutissement, la raison d’être de toute chose. Il y a des conditions tellement adéquates à l’essence même de la nature humaine qui n’a pas changé, qui ne peut pas changer, que fatalement ces conditions subjuguent les peuples qui com-