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Mais cet esprit n’est pas totalement diffusible, au moins en ce qu’il a de plus précieux, et, si nos inventions et nos techniques peuvent être intégralement exportées, nous n’en dirons pas autant de certaines de nos idées.

Ces idées, qui nous appartiennent en propre, qui nous viennent de notre fond racial, sont le fruit d’une civilisation que la mesure caractérise.

Bien que de même civilisation, l’Amérique s’est développée d’une façon distincte de l’Europe, par suite de circonstances et de milieux particuliers. L’Orient compte des civilisations que l’on pourrait dire en deçà et au delà d’un épanouissement mesuré : la civilisation chinoise n’a été qu’une morale pratique, l’application de théories sans grande hauteur d’esprit ; la civilisation hindoue, au contraire, a perdu pied et s’est égarée dans la déliquescence des spéculations et l’enchevêtrement des systèmes.

Et voilà que soudain, de part et d’autre, en Amérique comme d’hommes, des catégories d’individus agissent selon les principes de la civilisation occidentale et lui empruntent de nouvelles règles de vie. Pareil changement s’accompagne même parfois d’impatiences et d’excès qu’il est facile d’expliquer par la brutalité, l’ignorance, la fatuité, mais sous lesquels il serait plus sage et en Asie, des groupes