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CHAPITRE VIII

L’hégémonie de l’esprit européen

S’il est un sentiment commun aux riverains du Pacifique en même temps qu’une évidence qui s’impose à l’observateur, c’est bien l’hégémonie de l’esprit européen.

Certains nous parlent du déclin de l’Europe devant « l’américanisation » du globe, de la défense nécessaire de l’Occident contre l’envahissement de l’Orient. Il nous paraît que la vérité est autre et que pareilles opinions tiennent à une confusion.

Longtemps, quand l’étranger dit l’Europe, idéalement parlant, il entendit un ensemble défini, achevé qui évoquait une certaine manière de vivre et de penser, un tout séparé du reste du monde et qui pouvait être considéré en soi. La prépondérance de cette Europe dans le monde était un dogme fondé d’ailleurs sur d’éclatantes réalités et entraînait alors un grand prestige ; mais rien de plus.

Le XIXe siècle vit, avec la vulgarisation de