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relle des hommes entre eux se manifeste par des créations, au lieu de se traduire par des destructions comme fait la guerre. » Ne serait-elle qu’un leurre ?…

Certes, au lendemain d’une guerre comme celle de 1914, l’on conçoit que, même si l’hostilité entre les hommes est destin de l’humanité, des appels à la conciliation des peuples retentissent avec une intensité particulière. De telles exhortations sont certainement généreuses, seulement il faut prendre garde aux illusions qu’elles peuvent créer dans l’esprit de peuples qui ont souffert, et qui en sont d’autant plus enclins à s’abandonner à l’espoir d’une paix dorénavant indestructible. D’aucuns pensent que l’expérience cruelle faite par une génération détournera de la guerre les suivantes. D’autres croient que, dans toute prévision des grands événements de l’avenir, il faut beaucoup compter sur le rôle de l’intelligence humaine. Que de fois n’avons-nous pas entendu émettre cette opinion en juillet 1914 ! Les peuples sont trop instruits, nous disait-on, l’opinion publique est maintenant trop avertie pour risquer la ruine… La guerre ne paie plus. Vainqueurs et vaincus sont ramenés à la même détresse…

Il en est très souvent ainsi en effet, mais pas toujours ; le vainqueur retire parfois de la guerre, même de nos jours, des avantages su-