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apaisement dans les cultes orientaux et le catholicisme[1].

Or, dans une société où la jeunesse se cherche ainsi, où la poursuite perpétuelle du bien vivre, de la perfection du confort s’est avérée impuissante à satisfaire les exigences de l’esprit, bien des impulsions, des entraînements, des besoins de risque et de gloire sont à prévoir, sinon à craindre. À des âmes ardentes, enthousiastes et énervées comme sont les âmes des jeunes Américains, misérable apparaît l’intérêt de la vie qui a suffi à leurs pères : l’acquisition de la richesse par le travail. On se demande alors ce qui attend ces caractères ou plutôt ce qu’ils préparent inconsciemment.

  1. « Dans une atmosphère d’où la civilisation matérielle a banni le mystère, le prêtre, aux yeux d’un grand nombre, paraît avoir conservé le secret de l’évoquer… D’un autre point de vue encore, le catholicisme apparaît aux États-Unis comme un asile, parce qu’il est avant tout l’Église des étrangers. Et cela veut dire qu’il ne se présente pas comme le camp altier d’une élite mais, combien plus humainement, comme un refuge ouvert à tous. Le protestantisme, même quand il proclame sincèrement le contraire, demeure en Amérique la religion des Anglo-Saxons, celle de la race supérieure ». S’il accueille l’étranger, ce n’est pas tout à fait sur pied d’égalité : l’étranger ne se sentira tout à fait à l’aise, au milieu de ces « frères » d’essence privilégiée, qu’une fois intégralement américanisé. L’Église catholique reprend, au contraire à son compte, sans arrière-pensée de stage, l’appel du Christ : « Venez à moi, vous tous qui êtes travaillés et chargés »… Elle ne fait acception ni de races, ni de personnes. » (André Siegfried, op. cit., p. 46.)